À un an des élections municipales, la sécurité s’impose comme un sujet sensible pour les élus locaux. C’est ce que révèle l’étude menée par l’Ifop pour le Centre de Réflexion sur la Sécurité Intérieure, réalisée auprès de 504 maires ou adjoints à la sécurité. L’enquête dresse un portrait précis de leur perception, de leurs attentes, et des limites qu’ils rencontrent.

La sécurité : un enjeu, mais pas toujours prioritaire
Seuls 19 % des maires considèrent la sécurité comme la priorité numéro un de leur commune, bien que 48 % la jugent tout de même comme un enjeu important. L’importance accordée au sujet croît avec la taille de la commune, atteignant 82 % dans les villes de plus de 10 000 habitants.
Une forte attente de moyens concrets
74 % des maires souhaitent une simplification des procédures administratives pour installer des caméras de surveillance, un besoin particulièrement marqué en Île-de-France (95 %).
65 % demandent que les policiers municipaux puissent effectuer des contrôles d’identité et fouilles, au-delà de leurs attributions actuelles.
62 % des communes disposant de police municipale ou de gardes champêtres souhaitent les armer, un chiffre révélateur de la tension perçue sur le terrain.
Le sentiment d’un désengagement de l’État
Plus d’un maire sur deux (56 %) déclare ressentir un abandon de l’État en matière de sécurité, et le besoin de compenser localement ce retrait. Ce sentiment est particulièrement fort dans les communes de taille moyenne à grande, c’est-à-dire celles comptant plus de 5 000 habitants, où la pression sécuritaire est plus marquée (73 % des maires pour les communes de 5 000 à 9 999 habitants, 67 % pour celles de plus de 10 000).
Fichés S et réfugiés : vers plus d’implication des maires
93 % des élus souhaitent être informés de la présence de personnes « fichées S » dans leur commune, et 75 % de manière systématique.
89 % souhaitent pouvoir autoriser ou refuser l’installation de réfugiés par l’État dans leur territoire, une volonté d’implication qui traduit le besoin de maîtrise locale sur les enjeux sensibles.
Ce qu’il faut retenir
L’étude met en lumière une forte attente de plus de pouvoirs, de moyens et d’informations pour gérer les problématiques de sécurité au niveau local. Les maires ne demandent pas seulement des outils : ils veulent être des acteurs à part entière de la politique de sécurité, et non de simples exécutants. Face à une demande croissante des citoyens pour plus de sécurité, le rôle des collectivités apparaît plus que jamais stratégique.
Méthodologie de l’enquête
Cette étude a été réalisée par l’Ifop pour le Centre de Réflexion sur la Sécurité Intérieure, auprès d’un échantillon représentatif de 504 maires ou adjoints en charge de la sécurité, interrogés par téléphone entre le 20 février et le 15 mars 2025.
La représentativité a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge), avec une stratification par région et taille de commune.
📄 Consulter le rapport complet : 121420-Resultats.pdf – Ifop / CRSI
Laisser un commentaire